lundi 5 mars 2012

Les infidèles

Bonjour ! Je vais vous présenter aujourd'hui un film que je suis allez voir avec réticence au cinéma, LES INFIDÈLES, film français à sketches réalisé par sept réalisateurs.

Voici la bande-annonce quelque peu mensongère de LES INFIDÈLES, sous le doux son de la chanson rock "Have love will travel" de The Sonics :


Titre : Les infidèles
Réalisation : Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Emmanuelle Bercot, Fred Cavayé, Michel Hazanavicius, Eric Lartigau et Alexandre Courtès
Acteurs : Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Alexandra Lamy, Géraldine Nakache, Guillaume Canet, Sandrine Kiberlain, Manu Payet, Isabelle Nanty...
Année de sortie : 2012
Genre : Comédie

Synopsis : Variations sur le thème de l'infidélité masculine à travers plusieurs sketches et intermèdes placés sous le signe de la goujaterie.

Infos utiles : Les affiches publicitaires des INFIDÈLES présentant les acteurs Jean Dujardin et Gilles Lellouche en plein acte d'adultère ont été retirées quelques jours après leur exposition. Selon l'Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP), ces affiches représentaient une image dégradante de la femme. Le tournage s'est déroulé entre mai et juillet 2011, à Paris et à Las Vegas. Jean Dujardin s'est inspiré du titre du film de Marin Scorsese, Les infiltrés, pour donner au sien celui des INFIDÈLES. C'est en apercevant du coin de l'oeil la jaquette du film de Scorsese que Dujardin lut par erreur "Les infidèles".

Ma critique : LES INFIDÈLES, à travers ses affiches et bandes-annonces annoncent une comédie vulgaire et grossière. On découvre cependant en salle la face cachée du film, la plus importante, une face purement dramatique. Il est donc difficile de classer ce film dans "comédie" au lieu de "drame". Effectivement, LES INFIDÈLES présente dans sa bande-annonce toutes ses scènes de parties de jambes en l'air et ses blagues plus grossières les unes que les autres, afin d'attirer un public large dans les salles. Film qui semble au premier abord dénué d'une quelconque profondeur et de subtilité, prouve totalement le contraire. Sans compter les quelques scènes de sexualité plutôt crues et d'une vulgarité complaisante, le film, à travers une dizaine de sketches, d'une courte durée dans l'ensemble, fait le portrait de plusieurs personnages différents joués par deux mêmes acteurs et suivant la même idée générale, l'infidélité, sujet actuel, puisque le taux d'infidélité et de divorce au sein des couples ne cessent d'augmenter. Le film commence et se termine par un même sketche, présenté dans la bande-annonce, donnant le sentiment au spectateur de regretter le prix de sa place. A partir du deuxième sketche, une autre ambiance s'installe et va persister dans la plupart des sketches suivants, une ambiance sombre, noyant le spectateur dans les méandres de la réflexion humaine, à travers des scènes tendues, à l'instar de celles d'Eyes wide shut, de Stanley Kubrick (Orange mécanique, Shining), dans les dialogues tendus entre un couple s'humiliant l'un face à l'autre. Ce sont ces sketches qui forment véritablement le sens caché du film, et sa profondeur intelligente, en n'oubliant cependant pas les doses d'humour potache et noir, parfois même un humour dont le spectateur réalise pas la suite que le "gag" est bien plus dramatique que drôle, à travers des personnage littéralement pitoyables, perdus et seuls, outre les deux du début et de la fin, n'étant autre qu'ingrats. On retrouve dans cette réalisation costaude un grand nombre de réalisateurs et un casting parfait. Pour des courts métrages de quelques minutes à des dizaines de minutes, on retrouve sept - déjà -grand réalisateurs français, dont l'actuellement primé et au sommet du box office français Michel Hazanavicius, réalisateur de l'oscarisé The Artist et des très bon OSS 117, tous deux avec Jean Dujardin. On retrouve également derrière la caméra les acteurs Jean Dujardin et Gilles Lellouche, les metteurs en scènes Emmanuelle Bercot (Backstage, Clément), Fred Cavayé (A bout portant, Pour elle), Eric Lartigau (Pourquoi tu pleures ?, Prête-moi ta main) et Alexandre Courtès (The incident). On retrouve en tête d'affiche Jean Dujardin (The Artist, Brice de Nice) et Gilles Lellouche (Platane, Les petits mouchoirs), jouant tout deux de façon irréprochable. On retrouve en seconds rôles Guillaume Canet (Ne le dis à personne, Les petits mouchoirs), ici très drôle, Manu Payet (L'amour c'est mieux à deux, Coco), qui se dépasse et dévoile un talent comique - il était temps ! -, Alexandra Lamy (Un gars une fille, Ricky), dans un rôle inhabituel et bouleversant, Isabelle Nanty (Le fabuleux destin d'Amélie Poulain, Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre), pour une fois touchante, et Sandrine Kiberlain (Polisse, Le petit Nicolas). Le film livre finalement une critique de l'infidélité, à travers chaque morale explicite des sketches. LES INFIDÈLES s'achève avec une fin ironique mais quelque peu grossière, dont on aurait pu se passer de quelques plans, mais qui renverse la situation et qui rend les personnages davantage touchants, à travers un sujet relevant certainement d'une réalité. LES INFIDÈLES, malgré quelques scènes dérangeantes et vulgaires, livre une véritable leçon sur la nature humaine, étonnante venant du cinéma français, à travers une mise en scène et des acteurs fascinants.


Voici la chanson "Have love will travel" de The Sonics présente dans la bande originale du film :



Voici les affiches promotionnelles de LES INFIDÈLES, de très mauvais goût :


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