vendredi 3 août 2012

Riff raff

Bonjour ! Je vais vous parler aujourd'hui de RIFF RAFF de Ken Loach (Land and freedom, Sweet sixteen), que l'on pouvait retrouver avec La part des anges, son dernier film sortit récemment et encore disponible dans certaines salles.

N'ayant pu trouver la bande-annonce du film, voici un extrait de la première minute du film, soit du générique :


Titre : Riff raff
Réalisation : Ken Loach
Acteurs : Robert Carlyle, Emer McCourt, Jimmy Coleman, Ricky Tomlinson, George Moss, Peter Mullan...
Année de sortie : 1991
Genre : Drame

Synopsis : Stevie sort de prison. L'énergie joyeuse de ses nouveaux collègues de chantier et sa rencontre avec une candide et fantaisiste chanteuse sans emplois illuminent sa nouvelle vie.

Infos utiles : RIFF RAFF a reçu le Prix de la critique internationale lors du Festival de Cannes 1991 et Meilleur film Prix du Cinéma Européen 1991.

Ma critique : L'expression "riff raff" en anglais est employée par la bourgeoisie pour désigner les "canailles" aux activités jugées douteuses. Ken Loach, comme à son habitude, aborde le thème de personnes en difficulté, qui se battent pour leur survie dans le milieu urbain, ici sous le régime autoritaire de Margaret Thatcher, qui fut Premier ministre du Royaume-Uni de 1979 à 1990. Le cinéaste met donc en scène avec RIFF RAFF des personnages récurrents de ses films. Cependant, il aborde ce thème avec un certain humour que l'on retrouve tout au long du film. C'est le traitement de la relation entre les personnages et de leur sympathie qui poussent le spectateur à rire de bonne foie avec eux. Mais cela n'empêche pas à Loach de bouleverser le spectateur avec des scènes difficiles et des évènements tragiques qui ne cessent d'abbatre psychologiquement les personnages. C'est sur le chantier que semble se réunir leur joie et leur humanité. Ce film nous prouve donc que l'on peut à la fois rire et pleurer  d'un sujet qui ne prête pas au rire, à condition que maîtrise il y ait. C'est d'ailleurs lorsque l'on a pu rire avec les personnages et que l'on s'est attaché à eux que la chute dramatique est d'autant plus difficile à supporter. Le chantier, qui forme pratiquement une unité de lieu du film, semble animer autant les personnages que le spectateur, jusqu'à sa déchéance. Il représente un être à part entière. On retrouve dans cette oeuvre l'excellent Robert Carlyle (Trainspotting, The full monty), alors jeune, qui marque avec RIFF RAFF le début de sa carrière, qui le mènera jusqu'à Hollywood. Il incarne ici un personnage solitaire, silencieux et observateur, déjà habitué à une vie difficile, dont on ignore le passé. Au fil du film il se montrera beaucoup plus lucide et réaliste que sa petite amie, interprétée par Emer McCourt (Loop, The bargain shop), qui en apparence cherche à montrer de l'assurance mais qui en fait est dépendante des autres. On retouve dans les seconds rôles ceux de travailleurs et amis de chantier de Stevie (Robert Carlyle), de véritbale maçons, tous géniaux. On retrouve également Peter Mullan (Neds, Trainspotting), alors au tout début de sa carrière. Ce qui fait la force de RIFF RAFF est son extrême sincérité et les dialogues servis par des acteurs tant réalistes que l'on semble assister à leur véritable vie. Malheureusement l'image du film sembe s'être déteriorée avec le temps, et semble avoir perdu de sa couleur et de son grain. RIFF RAFF est une véritable leçon de vie mise en scène dans l'Angleterre des années 90, aussi agréable et drôle que bouleversante et dérangeante.

Robert Carlyle (à gauche), sur le chantier

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