lundi 12 novembre 2012

L'étrange créature du lac noir 3D

Bonjour ! Je vais vous aujourd'hui de L’ÉTRANGE CRÉATURE DU LAC NOIR, le célèbre film du Studio Universal qui met en scène une bien étrange créature que je vous présenterai. Ce film réalisé en 1953 par Jack Arnold a eu le privilège d'être ressorti en 3D dans quelques salles en France. Courez-y vite ! Il ne restera probablement pas longtemps dans les salles !


Titre : L'étrange créature du lac noir
Réalisation : Jack Arnold
Acteurs : Richard Carlson, Julie Adams, Richard Denning, Antonio Moreno...
Année de sortie : 1954
Genre : Épouvante

Synopsis : Après avoir été droguée et capturée par une équipe de scientifiques, la "créature" s'éprend de leur assistante. Souffrant de solitude, ce "chaînon manquant amphibie" s'échappe et kidnappe l'objet de son affection. Le chef de l'équipe entreprend une véritable "croisade" pour secourir la jeune femme et renvoyer la créature dans les profondeurs abyssales du lagon.

Infos utiles : Il a fallu deux costumes différents pour la créature : un costume plus léger et plus souple pour les scènes sous-marines, porté par Ricou Browning, et un costume plus sombre et plus lourd pour les scènes hors de l'eau, porté par Ben Chapman. Chacun des costumes faits de caoutchouc ont été moulés selon la silhouette des acteurs. Ils leur fallait trois heures pour les enfiler avant de tourner les scènes.

Ma critique : Il y a près de soixante-ans, Jack Arnold (L'homme qui rétrécit, Tarantula) tournait pour Universal Studios L’ÉTRANGE CRÉATURE DU LAC NOIR, après avoir fait ses preuves avec Le Météore de la nuit la même année. Universal Studios avait alors déjà sorti plusieurs monstres comme Dracula, L'homme invisible ou encore Le loup-garou, qui formeront la firme des "Universal Monsters". Mais ce qui est particulier avec L’ÉTRANGE CRÉATURE DU LAC NOIR, c'est que c'est l'un des premiers films hollywoodiens tourné en 3D, selon le procédé polarisant. La 3D au cinéma existe effectivement depuis bien longtemps, malgré des périodes d'essor plus importantes dans les années 80 et surtout aujourd'hui, utilisée à des fins commerciales pour des films qui la plupart du temps n'en valent pas la peine. Seulement par la suite le film est visible dans les salles avec le système anaglyphe, soit les lunettes "rouge-bleue", qui créer une dominante de vert. Le distributeur Carlotta Films à eu l'ingénieuse idée de ressortir le film en version restaurée et en respectant le système de la trois dimensions d'origine. C'est donc un véritable hommage fait au film d'Arnold, un hommage soigné qui respecte le film. L’ÉTRANGE CRÉATURE DU LAC NOIR commence avec une explosion qui en envoie plein la vue, au sens propre du terme, avec des éclats qui semblent nous arriver droit dans le visage. Arnold s'amuse déjà avec la 3D, avant de nous dévoiler l'un des effets les plus impressionnants du film, le fossile en forme de main retrouvé par un archéologue qui semble traverser l'écran. Suivront alors moult effets impressionnants qui creveront l'écran, comme des poissons, un harpon ou des bulles d'eau. On retrouvera dans la suite du film l'histoire classique de la belle et de la bête, mais avec une créature beaucoup plus sombre, vivant au fin fond d'un lac de l'Amazonie. Même si cette "étrange créature" - qui ressemble fort à un poisson - s'avère être particulièrement dénuée de charme, elle n'en est pas moins pleine d'humanité et de tendresse. Après tout elle n'a pas demandé à ce qu'on vienne la capturer, elle est tout en droit de défendre son paisible territoire. Mais ce n'est pas aussi simple que ça pour ce que les fans appelleront plus tard Gill-man (l'homme branchies), étant donnée qu'il s'éprend d'une jolie jeune femme insouciante, interprétée par Julie Adams (Ordure de flic, Meurtres sur la 10e Avenue). Il en arrive donc à la capturer mais on découvrira vite que les charmes de la créature n'atteindront malheureusement pas la jeune femme... Mais c'est à travers une magnifique scène, culte par ailleurs, que le Gill-man révèle sa passion pour la jeune femme, lorsque que celle-ci décide d'aller nager dans le lac et que l'homme-branchies, tapissé dans l'ombre, remonte vers la nageuse et répète ses mouvements à son insu, comme un ballet qui frôle symboliquement l'érotisme, tant les mouvements des corps l'un au dessus de l'autre se répètent avec grâce. Cela ne serait rien sans cette magnifique image sous-marine et la prestation de l'acteur qui, il faut le rappeler, se doit de nager sous l'eau dans une combinaison probablement lourde où est dissimulée une bouteille à oxygène dont on ne repère aucun des artifices. La créature semble prendre vie. Ce monstre, dont on ressent la couleur verdâtre et l'aspect vaseux à travers le noir et blanc, est une pure merveille en terme de création de costume et de maquillage. Malgré quelques effets qui ont quelque peu vieilli et des clichés scénaristiques - comme les pauvres esclaves qui se font décimés un à un et auxquels personne ne prête attention - qui pousse au rire, L’ÉTRANGE CRÉATURE DU LAC NOIR est une leçon de cinéma, qui aura su éduquer des réalisateurs comme Tim Burton, et reste un bijoux du cinéma d'épouvante. Etant donné que les autres monstres d'Universal n'ont pas été tournés en 3D, on n'attendra donc surement pas d'autres sorties utilisant ce procédé, mais au moins espérons des ressorties sur grand écran avec un traitement semblable à celui de L’ÉTRANGE CRÉATURE DU LAC NOIR 3D. En attendant, nous pouvons redécouvrir la plupart de ces titres dans un "Coffret Universal Monsters" édition limitée et numérotée regroupant huit films, de Dracula (de Tod Browning) à Frankenstein (de James Whale) en passant bien évidemment par le film de Jack Arnold. Malheureusement le coffret ne semble exister qu'en blu-ray.

Cliquez ICI pour visiter le site officiel de Carlotta Films.

Gill-man

Voici l'affiche originale de la ressortie de L’ÉTRANGE CRÉATURE DU LAC NOIR 3D :


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