vendredi 4 janvier 2013

Cogan : Killing them softly

Bonjours chers lecteurs et chères lectrices ! Je vais vous parler aujourd'hui de COGAN : KILLING THEM SOFTLY, réalisé par Andrew Dominik et sortit le 5 décembre 2012.


Titre : Cogan : Killing them softly
Réalisation : Andrew Dominik
Acteurs : Brad Pitt, Scott McNairy, Richard Jenkins, James Gandolfini, Ray Liotta, Ben Mendelsohn, Vincent Curatola, Sam Shepard...
Année de sortie : 2012
Genre : Thriller

Synopsis : Lorsqu'une partie de poker illégale est braquée, c'est tout le monde des bas-fonds de la pègre qui est menacé. Les caïds de la Mafia font appel à Jackie Cogan pour trouver les coupables.

Infos utiles : COGAN : KILLING THEM SOFTLY est adapté du roman "L'Art et la manière" écrit par George V. Higgins et publié en 1974.

Ma critique : COGAN : KILLING THEM SOFTLY est le troisième film de Andrew Dominik, après le très violent mais astucieux Chopper (2000) et le sublime L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford (2007) dans lequel le réalisateur dévoilait son incroyable talent de metteur en scène et de direction d'acteurs. C'est donc seulement cinq après qu'il réalise son troisième film et nous fait de nouveau part de son talent. Mais son nouveau film a de quoi nous laisser quelque peu perplexes.

Alors qu'avec L'Assassinat de Jesse James... de format long il parvenait à nous captiver par une narration fluide. Il réalise avec COGAN : KILLING THEM SOFTLY un film déjà de format court (1h32) et sans véritable évolution dans le récit, enchaînant de longues scènes lourdes de dialogues et parfois sans relations directes entre elles. Mais cela dit, Dominik fait preuve de maîtrise et parvient à nous captiver. Il ne réalise pas un film sur la pègre, mais sur l'argent. L'argent est l'acteur principal du film, qui fait se rencontrer tous les protagonistes. Dominik personnalise que très peu ses personnages afin d'installer une certaine distance par rapport à eux.

Malgré certaines scènes trop longues le film nous offre de magnifiques scènes aux dialogues intenses et chargées d'une tension qui nous cloue au fauteuil. Mais toutes ces scènes reviennent toujours à la même conclusion : que le monde est minable, et qu'il cours à sa perte. Cet aspect est renforcé par l'omniprésence d'informations sur la situation Américaine lors des élections présidentielles de 2008 par l'intermédiaire de télévisions et de radios disséminées durant tout le film. Cet aspect politique pourrait être lourd, mais se fond finalement dans le décor et devient presque dépourvu d'intérêt, à part montrer qu'aux Etats-Unis, c'est la crise, et que les gangsters sont eux aussi victimes du capitalisme.

La mise en scène en scène d'Andrew Dominik, noire et crépusculaire mais très propre, déçoit par certaines scènes beaucoup trop stylisées qui cherchent à donner une autre dimension du meurtre dont le metteur en scène aurait pu s'abstenir, comme une scène de meurtre au ralenti avec moult effets certes très bien faits et beaux, mais qui cassent le rythme du film et dont leur place seraient dans un clip. Mise à part ces quelques effets de style le film brille d'une mise en scène sobre avec une image sublime et des décors somptueux, réalisés par la chef-décoratrice et la costumière Patricia Norris, qui avaient réalisé un super travail sur le film précédent d'Andrew Dominik. La première partie de COGAN : KILLING THEM SOFTLY est somptueuse, à partir d'un générique très classique entremêlé d'images d'abord indistinctes, aux semblants d'une entrée de sportifs sur un stade, jusqu'à une scène de braquage aussi ironique qu'angoissante, précédée par des scènes de dialogues théâtrales.

L'une des grandes forces du film sans lequel il ne serait rien est un casting riche d'acteurs qui touchent tous à la perfection. On retrouve dans COGAN : KILLING THEM SOFTLY Brad Pitt (Le stratège, Burn after reading), parfait comme à son habitude, qui campe un personnage impossible à cerné, terrible par ses actes mais humain par ses paroles, Scott McNairy (Argo, Monsters), incroyable, un acteur à suivre de près, Richard Jenkins (La cabane dans les bois, Frangins malgré eux), toujours aussi juste, le terrifiant James Gandolfini (La série Soprano, Welcome to the Rileys) mais qui joue ici un personnage délabré, minable, Ray Liotta (Revolver, Identity), génial, qui ne joue pas cette fois-ci le méchant mais une victime, Ben Mendelsohn (Animal Kingdom, Killer elite), très bien, et enfin Sam Shepard (Blackthorn, L'étoffe des héros) dans une courte apparition mais indispensable pour le récit.

Le film de Dominik s'achève par une réplique final qui tue de Brad Pitt : "Les Etats-Unis n'est pas un pays, c'est un business". COGAN : KILLING THEM SOFTLY est un court thriller brillant de mise en scène et de jeu d'acteurs, qui prouve encore que Dominik est un grand cinéaste.

Brad Pitt (à gauche) et Scott McNairy (à droite)

Voici la simple mais très belle affiche du film :


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