dimanche 17 mars 2013

Monika

Bonjour chers lecteurs et chères lectrices ! Je vais vous parler aujourd'hui de MONIKA, un film- suédois réalisé par Ingmar Bergman (L'heure du loup, Les fraises sauvages).

Voici la bande-annonce anglaise du film :


Titre : Monika
Réalisation : Ingmar Bergman
Acteurs : Harriet Anderson, Lars Ekborg, Dagmar Ebbensen, Äke Fridell, Naemi Briese, Äke Grönberg, John Harryson...
Année de sortie : 1953
Genre : Drame

Synopsis : Monika, vendeuse dans un magasin d'alimentation, et Harry, garçon livreur, font connaissance dans un bar. Monika souhaite fuir le domicile familial, et se réfugier chez Harry. Les deux amants finissent par partir pour l'île d'Ornö, où ils mènent une existence idyllique et sauvage. Ils seront bientôt rattrapés par les réalités de la vie.

Infos utiles : Présenté comme un film érotique, MONIKA est interdit aux moins de 16 ans à sa sortie.

Ma critique : Selon Jean-Luc Godard (Pierrot le fou, Le mépris), grand admirateur de Bergman, MONIKA est "le film le plus original du plus original des cinéastes", et on veux bien le croire. Toujours dans une analyse de la relation conjugale, Bergman nous livre une fable sur un amour juvénile et hédoniste qui s'achève avec  une morale glaçante, comme souvent dans les film du cinéaste suédois, mais également comme les nombreux récits d'August Strindberg et leur critique sur l'institution qu'est le mariage et la vie de couple. Comme les récits de l'auteur, Bergman explore une histoire mirifique mais insidieuse, annonçant un reflux inévitable et redouté qui survient à la fin du film. Dans le cinéma de Bergman, le beau et le laid, la joie et la tristesse se complètent pour ne former plus qu'un.

Annonçant Lolita (de Stanley Kubrick) et la Nouvelle Vague, MONIKA est le portrait d'une jeune fille extravertie et de classe moyenne qui va embarquer un jeune homme dont elle tombe rapidement amoureuse, lorsqu'ils quittent la ville de Stockholm, magnifiquement filmée depuis la mer, pour débarquer sur l'île d'Ornö et vivre une vie sauvage et un amour insouciant. On retrouve le goût de Bergman pour la nature et les îles, filmées depuis la berge avec des étendues infinies. Le réalisateur capte les visages des personnages avec une assurance et une maîtrise incroyables et filme l'apogée d'un amour qui fait apparaître peu à peu son animalité, jusqu'à filmer le personnage de Monika tel un félin. Mais ce rêve est vite brisé par l'apparition d'un élément qui s'avérera tragique.

On retrouve dans MONIKA un duo d'acteurs formidables, qui pourraient se dispenser de la parole tant leurs expressions physiques sont intenses, servis par l'oeil de Bergman qui sait faire resurgir la beauté d'un visage, de ce que cache un personnage au plus profond de lui, ou simplement lors d'un simple regard, comme celui de Monika lancé en direction du spectateur, pris au dépourvu, afin de lier avec lui un lien de complicité. Ce regard foudroie, dérange, provoque, illumine la puissance du film, et s'avère être l'un des plus beaux plans du cinéma, un instant unique et magique. On croit à l'amour des deux jeunes gens, à savoir Lars Ekborg (Le visage, Duo pour cannibales), d'une humanité et d'une beauté physique surprenantes, complétées par celles de Harriet Anderson (Cris et chuchotements, M 15 demande protection), qui se montre nue dans une scène sensuelle qui a pu choquer les moeurs de l'époque.

MONIKA est un classique du septième art, qui montre que la beauté surgit de la simplicité, auquel des réalisateurs comme Jean-Luc Godard ou François Truffaut rendront hommage (voir image en fin d'article).

Harriet Anderson

Lars Ekborg et Harriet Anderson

Jean-Pierre Léaud (à gauche) en train de voler une photo du film
MONIKA, dans Les quatre cents coups de François Truffaut, 1959. 

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