mercredi 12 juin 2013

Massacre à la tronçonneuse

Bonjour ! Je vais vous parler aujourd'hui de MASSACRE A LA TRONÇONNEUSE, le remake du film culte de Tobe Hooper (Poltergeist, Mortuary), produit par Michael Bay (The island, Transformers) et sous la houlette de Marcus Nispel, qui a par la suite fait revivre un autre boogeyman, Jason Voorhees dans Vendredi 13 (2009).
Retrouvez mon dossier sur la saga Massacre à la tronçonneuse en cliquant ICI.



Titre : Massacre à la tronçonneuse
Réalisation : Marcus Nispel
Acteurs : Jessica Biel, Jonathan Tucker, Erica Leerhsen, Mike Vogel, Eric Balfour, R. Lee Ermey, Andrew Bryniarsky...
Année de sortie : 2003
Genre : Horreur

Synopsis : Eté 1973, cinq jeunes gens revenant du Mexique à bord d'un van bourré de haschich voient leur destin tragiquement basculé après avoir pris en stop une jeune fille en état de choc sur une route déserte du Texas. Lorsque celle-ci se suicide sous leurs yeux, ils décident d'aller chercher du secours vers la ferme la plus proche, ignorant qu'ils roulent vers leur pire cauchemar...

Infos utiles : La narration du film est assurée par John Larroquette, le même narrateur que dans le film original. Daniel Pearl, le chef opérateur responsable de la photographie du film original à lui aussi repris son poste pour le remake de Marcus Nispel. Le tournage de MASSACRE A LA TRONCONNEUSE s'est déroulé en 39 jours à Austin, au Texas, dans la même ville où se déroulait le film original.

Ma critique : Alors que la saga Massacre à la Tronçonneuse sombrait peu à peu après l'oeuvre originale en 1974 et sa suite de 1986 réalisées par Tobe Hooper, puis achevée par le coup de grâce qu'est Massacre à la tronçonneuse : la nouvelle génération (de Kim Henkel) qui ne faisait que souligner la difficulté de poursuivre les "aventures" de Leatherface, l'un des plus beaux monstres du cinéma d'épouvante, quoi de mieux que de rafraîchir le mythe, ainsi que de redonner vie à l'un des meilleurs films qui soit, à une époque où les remakes ne sont pas encore le seul concept horrifique à côté du found-footage, et qu'un amour pour le genre ainsi que pour son public ne sont - presque - pas noyés par la production ? Notons tout de même la présence de Michal Bay à la production.

C'est donc en 2003 que sort MASSACRE A LA TRONÇONNEUSE, le remake du célèbre film de Tobe Hooper, réalisé par Marcus Nispel, pour son premier film après une longue liste de clips musicaux. Il est forcément hasardeux de s'attaquer à une oeuvre dont le charme et la force se font par la petitesse d'un budget qui équivaut à 150 000 dollars et par la spontanéité de Hooper. Le film de Marcus Nispel relève le défi et joue entre fidélisation et digression assumée, chacune placée là et quand il le faut. C'est ainsi que Nispel place la maison des Sawyer, rebaptisée Hewitt dans le remake, dans un espace vaste et aéré, comme coupé du monde, dont on ne voit d'ailleurs jamais la liaison avec la civilisation, là où Hooper privilégiait un espace encombré. Marcus Nispel choisit une bâtisse monumentale, visiblement hallucinante, dans un soucis de renvoyer au thème de la maison cher à Tobe Hooper.

Cependant, et malheureusement, MASSACRE A LA TRONÇONNEUSE manque de l'aspect crasseux de l'original, ainsi que d'un gore qui aurait été souhaitable, malgré le fait que le film soit tout de même interdit aux moins de 16 ans. L'esprit de famille et de l'aliénation collective et banalisée de la famille manque également à l'appel durant le film, pour finalement déverser sur une scène finale hallucinante dans laquelle la famille est absorbée par les faits et gestes d'un bébé, première et unique évocation sentimentale de la famille, surprenante et parfaitement amenée, qui à elle seule justifie le film. On aurait tout de même aimé une petite réplique décalée du genre "Ton frère a cassé la porte ! Il va m'entendre" dans le contexte du massacre, comme l'on pouvait en entendre dans le premier volet. On retrouvera néanmoins cette aliénation familiale dans la préquelle Massacre à la tronçonneuse : le commencement (de Jonathan Libesman) qui fait suite au film de Nispel en 2007.

MASSACRE A LA TRONÇONNEUSE nous propose un beau casting, avec la sculpturale Jessica Biel (The secret, Valentine's day), très bien dans la symbolisation de l'héroïne des années 1970, tout en étant aux goûts du jour. On retrouve également Eric Balfour (Cell 213, Skyline) et Jonathan Tucker (Virgin suicides, Les ruines), ce dernier toujours aussi bon et bien trop rare dans le genre. Mais c'est surtout le grand R. Lee Ermey (Willard, Seven) qui fait la différence, terrifiant et judicieusement drôle, connu avant tout pour son rôle dans Full metal jacket (de Stanley Kubrick). Et c'est Andrew Bryniarski qui interprète le "monstre", malheureusement trop déshumanisé, mise à part lors de la révélation de son visage. L'un des défauts majeurs mais récurrents dans les films d'horreurs se déroulant dans les années 1970, qui ne manque pas ici, est la volonté de ne pas couper le spectateur de la dimension temporelle qui est sienne, et donc de ne livrer qu'une reconstitution minimaliste voire inexistante de l'époque, avec des éléments incompatibles (coupes de cheveux, vêtements...), alors que le film annonce clairement qu'il s'agit des années 1970.

Même si MASSACRE A LA TRONÇONNEUSE aurait mérité une certaine liberté et parti pris de mise en scène comme celui de Rob Zombie (La maison des 1000 morts, The devil's rejects) pour ses Halloween, il a le mérite de terrifier et de proposer un bel hommage rendu au bébé d'Hooper, à travers un esthétisme soigné. Ce remake donnera naissance à une belle prequelle, qui surpassera même le film de Nispel sur certains points malgré sa forme redondante. La saga sera de nouveau renouvelée le 31 juillet 2013, avec Texas chainsaw 3D de John Luessenhop (Takers, Lockdown), qui est une suite directe au film original, que l'on attend avec impatience malgré la légère impression d'une énième copie qui en découle.

Leatherface (Andrew Bryniarsky)


Jessica Biel


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