mardi 25 juin 2013

The bay

Bonjour chers cinéphiles avides de sensations fortes ! Vous vous régalerez avec THE BAY, un film de Barry Levinson, sorti le 19 juin 2013.

"La panique se nourrit de la peur"


Titre : The bay
Réalisation : Barry Levinson
Acteurs : Kether Donohue, Kristen Connolly, Christopher Denham, Nansi Aluka, Frank Deal, Jane McNeill...
Année de sortie : 2013
Genre : Horreur

Synopsis : Une jeune journaliste raconte sur un site Internet une catastrophe occultée par le gouvernement américain et dont elle a été le témoin : le 4 juillet, alors que la petite ville de Claridge, située au bord de la baie de Chesapeake dans le Maryland, s'apprête à fêter l'independance day, de sévères cas d'irritations cutanées et d'hémoragies sèment la panique. L'hôpital local est rapidement submergé et les premiers décès surviennent. Les autorités croient à un virus, mais le coupable est plus tangible...

Infos utiles : Le tournage de THE BAY n'a duré que 18 jours durant l'automne 2010. Le film a été réalisé grâce à 21 supports numériques différents. La baie de Chesapeake a été la première "marine dead zone" (zone maritime où aucune vie ne peut se développer en raison du manque d'oxygène) de l'Histoire.

Ma critique : Du haut de ses 71 ans, Barry Levinson, qui a toujours varié les genres entre comédie et parfois fantastique, se lance dans l'horreur. Ce n'est pas par hasard, car il s'agissait au départ d'un documentaire sur la baie de Chesapeake commandé à Levinson. C'est en regardant de nombreux reportages qu'il se dit qu'en faire une fiction serait plus judicieux, d'autant plus dans un film d'horreur. Et c'est ainsi qu'il nous livre THE BAY, le meilleur message préventif écologiste qui soit, un film politique perturbant. Effectivement, ce qui fait la force du film est son aspect politique - qui déplaira probablement tout autant à certains spectateurs.

Le film est tourné en found footage, autrement dit comme un faux documentaire. Il mixe un grand nombre de supports, de la caméra de surveillance à l'Iphone, en passant par Skype, pour un tout extrêmement bien ficelé. Il s'agit de faire le constat vidéo d'une catastrophe passée, et non pas de suivre la catastrophe en temps réel, comme un vulgaire Cloverfield (de Matt Reeves). On ne suit pas la survie de quelques personnages, mêmes si certains sont récurrents, mais la vision globale d'une ville avec une contextualisation de l'évènement, ce qui est d'autant plus effrayant et permet d'accentuer le message écologiste du film, car avant tout THE BAY est un film écologiste, et Barry Levinson ne le cache pas, avec un certain regard sur sa nation et une réelle intention d'alerter le spectateur. Et ça marche, tant le spectateur ne veut pas finir comme les personnages du film, prêt à devenir végétarien à la sortie du film !

De plus le propos sur l'utilisation des images n'est ni faiblard ni prétentieux comme la plupart des films en found footage qui feignent une critique, car finalement Levinson utilise l'image comme un simple support informatique, avec des images traumatisantes comme celles que l'on peut toujours trouver sur Internet voire à la télévision, comme lors d'une scène où un cadavre défiguré jonche le sol, et que la caméra, en l’occurrence celle du personnage, zoom sur le visage avant de capter le regard encore mouvant du mort. Cette scène ne manque pas de hanter l'esprit du spectateur après le film, tout autant que les images réelles d'Internet, une scène terrifiante. Le film nous propose une impressionnante collection de visages défigurés. Cela ne serait rien sans l'ultra-réalisme du film, notamment grâce aux supers effets spéciaux de Chris Bridges, superviseur des maquillages spéciaux. THE BAY ne lésine par sur le gore mais n'en abuse jamais. Le film reste finalement peu sanglant, et préfère jouer sur le choc des images. Et quand Levinson ne joue pas avec des plans démonstratifs vraiment répugnants, que ce soit ceux des isopodes ou des infectés, c'est avec la suggestion qu'il terrifie. Il parvient à vous glacer le sang par un simple cri, ce qui est plutôt fort pour un réalisateur novice dans le genre.

THE BAY brille par son ultra-réalisme, si bien qu'on en oublie n'importe quel artifice, et en pardonne les quelques touches de musiques pour rythmer le film. Immunisé par la plupart des films d'horreurs, j'avoue ici m'être accroché à mon fauteuil, tant Barry Levinson parvient à pétrifier avec les images et une histoire chaotique mais tellement plausible. Et là où la plupart des found footage visent à en montrer le moins, Levinson en montre le plus, et n'hésite pas à cadrer l'horreur. Et même si le film est avant tout politique, Levinson nous offre quelques codes du genre qui ne manqueront pas de faire sursauter les plus courageux. Et soulignons que Levinson n'a pas cédé à la facilité de transformer les contaminés en sortes de zombies, ce qui aurait été navrant.

Étonnement, on retrouve dans THE BAY une poignée de "vrais" acteurs tous convaincants, comme Kristen Connolly (La cabane dans les bois, Les noces rebelles), Christopher Denham (Argo, Shutter Island), ou encore Frank Deal (Manipulation, Jason Bourne : l'héritage) dans le rôle méprisable du maire de la ville, ce qui évoque d'ailleurs une légère touche d'humour de la part de Levinson. Et dans le rôle de la journaliste on retrouve Kether Donohue (The hit girls), très crédible.

THE BAY est donc une belle surprise sortie de la folie du found fountage, un film d'horreur écolo aussi intelligent que réellement angoissant, pétrifiant, choquant, glaçant, traumatisant, tous les termes en -ant qu'il vous plaira, et aussi gore que suggéré, chacun maîtrisé comme jamais, pour un tout incroyablement réaliste. De quoi ne pas vouloir se baigner cet été ! De toute façon il fait pas beau, ouf.

CLIQUEZ ICI pour visiter le site officiel du film, plutôt bien fait, qui propose un déroulement de la journée avec de nombreux extraits.
Et retrouvez deux extraits de THE BAY en HD qui vous proposent pour le premier une vision des maquillages et de l'autre l'horreur suggérée, sur la page Facebook de LHmovies, en CLIQUANT ICI (pas besoin d'être inscrit pour consulter la page !)

Jane McNeill
Kether Donohue
Un maquillage saisissant
Miss Crustacé, qui ne va pas faire long feux...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire