dimanche 24 mars 2013

The place beyond the pines

Bonjour ! Je vais vous parler aujourd'hui de THE PLACE BEYOND THE PINES, un chef-d'oeuvre de Derek Cianfrance, le réalisateur de l'excellent Blue Valentine (2011).


Titre : The place beyond the pines
Réalisation : Derek Cianfrance
Acteurs : Ryan Gosling, Eva Mendes, Bradley Cooper, Rose Byrne, Ben Mendelsohn, Bruce Greenwood, Ray Liotta, Dane DeHaan...
Année de sortie : 2013
Genre : Thriller

Synopsis : Luke est cascadeur à moto itinérant. De retour à Schenectady, il est bouleversé en découvrant Romina, avec qui il a eu une aventure l'année précédente, a donné naissance à un garçon. Il s'installe alors en ville et, pour subvenir aux besoins de sa famille, commet une série de braquages, utilisant ses talents de motard pour semer la police. Un jour, après une poursuite qui tourne mal, Luke se retrouve face à un flic un peu trop ambitieux.

Infos utiles : THE PLACE BEYOND THE PINES a été tourné en 47 jours durant l'été 2011. Greta Gerwing (To Rome with love, Baghead) devait à l'origine interpréter le rôle de Jennifer, finalement attribué à Rose Byrne.

Ma critique : Après l'indépendant Blue Valentine, Derek Cianfrance se relance dans une étude de la famille en abordant un schéma narratif complexe, étendu sur quinze ans. Cianfrance prend des risques, rien qu'avec une promotion discrète, titre long et non traduit, affiches peu explicatives et une durée de 2h20, ce qui est rare pour ce genre de films. On ne sent pas pour autant le temps passer tant le spectateur est captivé par un schéma narratif complexe, non révélé dans une bande-annonce très réussie, qui pour une fois laisse au spectateur une multitude d'éléments inattendus à découvrir. Cianfrance réalise avec THE PLACE BEYOND THE PINES un polar envoûtant qui ne cesse de surprendre un spectateur beaucoup trop endigué par une masse de films qui ne prend aucun risque.

On retrouve Ryan Gosling (Gangster squad, Crazy, stupid, love), personnage intemporel et fascinant aux cheveux blonds, proche de celui de Drive (de Nicolas Winding Refn), le style de personnage pour lequel il excelle le plus, et qui vaut à Gosling sa deuxième collaboration avec Derek Cianfrance, mais cette fois-ci beaucoup plus forte. On retrouve également Eva Mendes (Holy motors, La nuit nous appartient), dans un rôle qui lui sied parfaitement, Bradley Cooper (Very bad trip, Midnight meat train), enfin dans un rôle intense et inattendu, Ben Mendelsohn (The dark knight rises, Killer elite), qui depuis Animal Kingdom (de David Michôd) interprète le même style de personnage mais de façon efficace, le jeune Dane DeHaan, révélé par Chronicle (de Josh Trank), qui affirme sa capacité à interpréter des personnages torturés, ainsi que Ray Liotta (Revolver, Cogan : killing them softly), toujours aussi terrifiant.

THE PLACE BEYOND THE PINES nous fait voyager, parfois rêver, en nous plongeant dans une atmosphère unique, rendue notamment par une superbe bande originale signée Suicide, Bruce Springsteen ou encore Ryan Gosling lui-même, et par une image contrastée qui donne un aspect réaliste au film.

THE PLACE BEYOND THE PINES fait partie de ces films qui nous font prendre conscience dès le  générique de fin qu'on vient de vivre une expérience que l'on ne cessera de revivre en repensant au film. Et c'est une bien trop rare expérience de cinéma que nous offre Cianfrance, que l'on peut véritablement qualifier d'originale.

ATTENTION : après une première partie générale sur le film, cette deuxième partie révèle des éléments importants de l'histoire, essentiels à découvrir pendant le film. Il est donc préférable de lire cette deuxième partie de la critique après le visionnage du film.

Le film brille par un coup de théâtre inattendu et surprenant, brisant le schéma classique d'un long-métrage. THE PLACE BEYOND THE PINES, plus fort qu'un film chorale, se construit de fil en aiguille, de personnage en personnage. Cianfrance pousse le spectateur à faire la part des choses entre passé et présent, et à juger les personnages. Il y a un véritable dialogue du réalisateur au film et du film au spectateur, qui se  retourne contre les personnages.

Après une première partie fascinante filmée de façon posée et descriptive dans laquelle on admire Ryan Gosling dans un rôle touchant mais dont la présence perdurera durant tout le film, personnage aussi beau que simple auquel le spectateur aura tout le temps de s'attacher, Cianfrance - grand admirateur de Psychose (de Alfred Hitchcock) selon ses dires - assène un coup de poing au spectateur en modifiant totalement le cours de l'histoire, et passe d'un récit fluide et fabuleux à un récit psychologique et complexe, filmé de façon plus intimiste et réaliste, avant une troisième partie qui sert de conclusion, et qui dévoile les conséquences que peut avoir un acte, celles de l'éducation et de l'héritage père-fils, ainsi qu'un léger témoignage sur la question des armes à feu aux Etats-Unis. C'est de cette façon que le film prend une tournure unique et donne au spectateur à percevoir de plusieurs façons différentes un même personnage, un même évènement. Et c'est cette manipulation maîtrisée du spectateur par le cinéaste qui fait de THE PLACE BEYOND THE PINES un film captivant de bout en bout.

Le spectateur se laisse entraîner dans un conte qui vire au drame, mettant tout soupçon de moralité de côté ainsi que les quelques improbabilités, pour se livrer à une véritable expérience. THE PLACE BEYOND THE PINES est un grand film, d'un grand réalisateur en devenir, qui fait vivre le spectateur et le transporte. Et ça, c'est unique et c'est signe que le cinéma n'a pas fini de faire "rêver" et d'émouvoir.

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Ryan Gosling

Eva Mendes

Bradley Cooper

1 commentaire:

  1. Un thriller magnifique, émouvant, tendu...
    Le film doit sa réussite en particulier à son scénario bien organisé en trois parties : celle du cascadeur, celle du flic, et celle de leurs enfants respectifs.

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